Le tabac passe sous surveillance aux États-Unis

C’est une décision historique. Une loi, ratifiée par le président Barack Obama, accorde aux autorités sanitaires américaines un droit de regard sur la commercialisation des produits de l’industrie du tabac, à l’origine de plus de 400 000 décès par an aux États-Unis.

Jusqu’à présent, la composition des cigarettes restait un secret industriel âprement gardé par les fabricants. Et elle était beaucoup moins réglementée que celle des cosmétiques ou des aliments pour animaux de compagnie. La nouvelle loi votée par une large majorité des parlementaires américains, le Family Smoking Prevention and Tobacco Control Act, écorne sérieusement le pouvoir qu’exerçait le puissant lobby américain du tabac sur toute décision publique le concernant.

Désormais, la Food and Drug Administration (FDA) pourra limiter le taux de nicotine dans tous les produits à base de tabac, une substance dont elle avait déjà dénoncé le fort pouvoir addictif en 1994. Depuis, plusieurs études ont montré que le taux de nicotine n’a cessé d’augmenter dans les cigarettes, en particulier celles destinées aux jeunes. La loi prohibe aussi l’ajout des nombreux arômes destinés à adoucir le goût ainsi que les mentions fallacieuses de « légères » ou « à faible teneur en goudrons » sur les paquets. En outre, tout nouveau produit contenant du tabac devra recevoir l’agrément de la FDA.

La loi vise aussi à protéger la jeunesse, dans un pays où un jeune de 18 ans sur cinq fume : la publicité sera interdite aux abords des établissements scolaires et la vente à distance interdite. « C’est une victoire pour la réforme de notre système de santé », a déclaré le président américain, qui a souligné que les maladies liées au tabagisme coûtaient chaque année plus de 100 milliards de dollars au pays. En France, seules les teneurs en nicotine, goudrons et monoxyde de carbone après combustion sur des « machines à fumer » sont contrôlées chaque année.

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